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OLLIVIER ERRECADE

Pourquoi y-a-t-il deux L à mon prénom ? Pourquoi voulais-je écrire des romans à l'âge huit ans ? Pourquoi, en même temps, faisais-je des trous dans la terre dans l'espoir de trouver le Graal ? Pourquoi je suis devenu prof de Lettres ? Pourquoi j'ai soutenu une thèse de littérature médiévale ? Pourquoi ?
Je ne parlerai guère de ces pourquoi. Je ne sais pas bien, je ne suis pas sûr, au fond, d'avoir choisi ces choses-là, chacune de ces étapes. Pas convaincu non plus qu'il soit très intéressant de répondre à ce genre de questions.
Ce que j'ai aimé, ce sont les voies, les chemins sous les jours, les années. Pas tant les étapes. Il y a eu les impasses, les jours gris, comme il se doit, les jours à tâtons. Mais ce que j'aime vraiment, ce sont les lignes blanches, celles qui défilent le long de la route. J'aime les kilomètres plus que les panneaux, plus que les destinations.
Alors je vous parle des ampoules suspendues dans les soirs d'été, de l'air qui passe entre les doigts...  je raconte des histoires. Ne pas les écrire, ces histoires, ça serait pire que ne pas les avoir imaginées. Des histoires, des phrases, des mots, comme pour aller voir derrière, de l'autre côté. Tresser, filer, jongler. Il y a des gens, des ombres, des regards croisés, des vies imaginées, des colères, des haines.
Et des rencontres encore.
Pourquoi pas ?

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Un hôtel, quelque part dans le sud.
Arrivé le premier, Jean-Baptiste Poquelin, s’émerveille face à ce qui ressemble à un miracle. La verve heureuse il présente la situation aux autres invités : Camus, Baudelaire, Racine, Rimbaud, Chrétien de Troyes, Rabelais,
Hugo, Despentes, Gainsbourg, Houellebecq, Sagan, Duras, Woody Allen, Flaubert, Carver, Djian et bien d’autres. Tous ont été convoqués, ressuscités ou vivants, pour cette étrange réunion de famille. Tous ont pour consigne de ne pas quitter l’hôtel.

Dehors, le monde est à l’arrêt. Un vilain virus fait des ravages, à ce qu’il paraît. C’est ce qu’a affirmé l’Homme du Bar, taciturne, secret, qui n’explique pas ces mystères mais qui semble pourtant en connaître les causes. Il veille, derrière le Comptoir, jusqu’à ce que Hemingway s’impose en maître de cérémonie, cocktail après cocktail.
Les échanges se font, les questions se nouent, des confidences se tissent entre les invités, les ego - non des moindres - éclatent leurs disputes, règlent enfin leurs comptes, qui en ulcèrent certains, en font ricaner d’autres.
Des désirs s’expriment, des rêves, des regrets, des ambitions passées. Tout cela glisse ou gronde autour du Comptoir, dans le tintement des verres, comme une mélodie entre les lignes.

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