
Un roman littéraire et sensoriel, en prise directe avec les crispations du monde contemporain : mémoire effacée, IA prédictive, corps instrumentalisé, lanceurs d’alerte isolés, justice en crise… Une fiction urgente, pour une époque trouble.
FAUX-SEMBLANTS
978249031594
Cinq passagers réunis pour un trajet vers l’aéroport. Un imprévu, un retard… Puis, l’impensable. Arrêtés à Dubaï, ils sont retenus sans explication. Le huis clos se resserre. Les silences révèlent des secrets. Surveillance aveugle, algorithmes biaisés, vérités réécrites… Dans un monde où la transparence est une illusion, et l’idéologie une arme, chacun porte le poids de ses choix. Quand l’identité n’est plus qu’une construction imposée, quand la seule réussite est celle du profit et que l’injonction sociale prime sur la liberté individuelle, les faux-semblants volent en éclats, révélant l’indicible.
Et si nos récits personnels pouvaient être réécrits par d’autres au nom du bien commun ? Et si une intelligence artificielle pouvait déceler nos blessures invisibles… et nous juger ?
Dans l’aéroport de Dubaï, cinq passagers sont arrêtés sans explication. Aucun n’est officiellement coupable de quoi que ce soit. Pourtant, chacun porte une faille intime, une décision personnelle trouble, une mémoire qui résiste. Tous ont franchi une ligne morale, parfois sans l’avoir choisie.
Camille Berlier : mémoire réparée de force – consentement effacé
Erine : désobéissance éthique – loyauté ou vérité
Audrey Chevalier : responsabilité financière – négligence ou survie professionnelle
Thibault Bernard : acte médical dissimulé – refus de devenir bourreau ou victime
Fabien Moreau : transactions complexes – maîtrise experte de la mauvaise foi
À travers ces figures de clair-obscur, Faux-Semblants interroge ce que nous sommes quand ni la mémoire, ni les institutions, ni les récits sociaux ne nous reconnaissent. C’est un roman de tension psychologique et d’engagement éthique, où l’identité devient un champ de bataille entre soin imposé, justice symbolique et regard technologique. Une fiction en résonance directe avec les crispations morales de notre époque.
Et vous, quelle version de vous-même accepteriez-vous de laisser survivre ?
Sujets sensibles – Au cœur des crispations médiatiques :
Surveillance algorithmique et IA prédictive
Post-vérité et récits imposés
Tensions sociales et défiance collective
Débats sociétaux – Questions éthiques à réguler :
Transhumanisme et consentement
Justice institutionnelle versus justice intime
Identité et reconstruction de soi
Enjeux sociaux – Résonances philosophiques et universelles :
Mémoire traumatique et résilience
Manipulation du corps et idéologie invisible
Mobilité entravée et contrôle des intentions
Faux-Semblants s’ouvre sur une scène anodine : une navette vers l’aéroport. Pourquoi ce choix de point de départ ?
Parce que c’est justement dans l’ordinaire que naît parfois l’insécurité. Je voulais une bascule douce, presque invisible. Une erreur minuscule, un retard, un détail logistique peuvent suffire à faire surgir un soupçon. Ce sont alors les failles humaines, plus que les dangers objectifs, qui alimentent la paranoïa. Je voulais un roman à tension lente, un huis clos à ciel ouvert. J’ai cherché à exploiter le poids des blessures intimes, mais aussi l’ambiguïté morale de chacun. L’intrigue ne vient pas du spectaculaire, mais d’un glissement. C’est cette tension-là qui m’intéressait.
Quel est le cœur du roman selon vous ?
Et si nos douleurs, nos zones d’ombre, nos contradictions étaient devenues lisibles, analysables, exploitables ? Avec Faux-Semblants, j’ai voulu interroger cette transparence forcée qui redéfinit nos libertés. Ce roman explore la mémoire traumatique et la fragilité des vérités que l’on construit. Faux-Semblants est un miroir inquiet, tendu vers notre époque, celle où le flou entre le vécu et sa lecture devient un espace à haut risque. Mais mon roman explore aussi et peut-être surtout, la manière dont certains discours s’emparent des trajectoires individuelles pour les faire entrer de force dans une vision du monde. Ces moments où l’idéologie, même sincère, devient intrusive, voire destructrice. Là où, au nom d’une cause, on cesse d’écouter ce que vit réellement l’autre. J’ai voulu écrire sur ce basculement silencieux, quand défendre une idée efface un être.
Vos personnages sont à la fois touchants et opaques. Aucun n’est clairement “héroïque”. Était-ce voulu ?
Oui. Chaque protagoniste porte un passé chargé, mais aucun n’est caricatural. Tous sont ambigus, fragmentés, contradictoires, comme nous le sommes tous. À travers Camille, Erine, Thibault, Audrey et Fabien, je cherche à savoir jusqu’où on peut fuir son histoire. Qui détient la version correcte de soi ? Et que devient notre intimité dans un monde où tout peut être scanné, croisé, interprété, même à tort ? Personne n’est lisible d’emblée. Nous avons toutes et tous des failles, des contradictions, des choses tues ou mal comprises. C’est précisément cette opacité intime qui m’émeut. C’est ce qui me touche : cette vérité en clair-obscur, humaine. Dans Faux-Semblants, personne ne ment franchement, mais personne ne dit tout non plus.
Faux-Semblants semble aussi porter une critique sociale. Était-ce un roman politique ?
Je ne l’ai pas conçu comme un manifeste. Mais je crois que toute fiction est politique lorsqu’elle pose des questions qui dérangent : Qui regarde ? Qui interprète ? À partir de quoi construit-on une version de soi ? Le roman n’assène pas de réponses. C’est un miroir tendu vers un monde en perte de nuance, où la vérité devient un terrain glissant. Ce roman est né d’un malaise : et si, au nom d’une cause, on pouvait décider à la place de l’autre ce qu’il est censé être ? Mais aussi d’une inquiétude : et si ce que l’on pensait être nos zones d’ombre — nos douleurs, nos contradictions, nos traumatismes — étaient désormais détectables, interprétables, et utilisés contre nous ?
Vous évoquez les dérives de certains systèmes. Parlez-vous d’idéologie ?
Oui. Ce roman est aussi traversé par une tension sourde. Il explore la façon dont une conviction, même noble, peut devenir emprise. Il met en lumière les violences symboliques, parfois psychologiques, infligées au nom d’un bien pensé universel. J’ai voulu montrer comment certaines idées peuvent s’imposer sur des sujets vulnérables, sans leur laisser l’espace de dire « je ».
Quelle est l’émotion dominante que vous aimeriez laisser chez le lecteur ?
Pas un choc, pas une tristesse franche. Plutôt un trouble discret. Une vibration persistante. Quelque chose qui résonne encore, longtemps après avoir refermé le livre. Ce que l’on ressent quand une idée touche une réalité intime. Ce qu’on ressent quand une idée dérange, parce qu’elle résonne un peu trop fort avec la réalité.
Soudain, l’attention se cristallise autour de quatre agents qui remontent le courant humain avec une détermination silencieuse. Briefés en amont par leurs homologues français, d’autres sont déjà postés à des points stratégiques. Pas lourds sur le carrelage brillant ! Regards inquisiteurs ! Échanges à voix basse ! Tension palpable… Leurs tenues impeccables tranchent avec la foule bigarrée. Leurs yeux balayent la file d’attente du contrôle des passeports.
Audrey, remarquant leur approche, chuchote à ses compagnons :
— Voilà une distraction bienvenue. J’espère qu’ils viennent pour l’homme d’affaires, ça lui apprendra à être aussi suffisant !
Son commentaire pince-sans-rire suscite un sourire chez ses acolytes.
— Ils ont l’air sérieux…, observe Erine, intriguée. Vous pensez qu’il y a un problème ?
Sa question, teintée d’une légère inquiétude, s’égare dans le brouhaha des passagers en transit.
— Restons calmes, propose Thibault d’une voix douce.
Sa sérénité enveloppe le groupe d’une aura rassurante.
Arrivés à leur hauteur, les hommes armés s’arrêtent impassibles. Ils les abordent sans autre forme de procès.
— Mesdames, messieurs, je suis l’officier Al-Fahim de la police de Dubaï. Nous devons vous accompagner pour une vérification de sécurité. C’est une procédure standard.
Le ton est cordial, mais ferme. Les cinq voyageurs affichent des regards interrogatifs. Fabien, le plus pragmatique du groupe, prend la parole.
— Une vérification de sécurité ? Pourquoi nous ?
— Cela concerne une enquête en cours en coopération avec les autorités françaises. Je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant, mais soyez assurés que tout se passera bien.
Son ton impérieux tranche avec le bourdonnement des conversations qui s’estompe, remplacé par le son plus distinct des agents communiquant via leurs oreillettes. Ils n’ont d’autres choix que de suivre l’officier.
La foule s’écarte légèrement, créant un espace autour d’eux. L’attitude des agents est professionnelle et courtoise. Sans signe d’hostilité. Mais leur présence est indéniablement autoritaire. Ils s’expriment en anglais sur un ton calme et posé, veillant à ne pas alarmer les autres voyageurs tout en accomplissant leur mission avec efficacité.
Dans leurs uniformes d’un bleu profond, parés d’insignes dorés qui brillent sous les lumières artificielles du terminal, ils encadrent les cinq Français. Posture imposante, visages neutres. Mais leurs yeux les scrutent attentivement. Le premier d’entre eux, un homme de grande taille à la carrure athlétique mène le groupe avec assurance. Ses mouvements, précis et mesurés, témoignent d’une expérience certaine dans la gestion des situations délicates. Le deuxième, les traits marqués par la concentration leur adresse un hochement de tête respectueux, indiquant qu’ils doivent le suivre sans créer d’esclandre. Un autre, plus petit, communique discrètement avec ses collègues via son oreillette. Il garde un œil vigilant sur les alentours, assurant la sécurité du périmètre. Le dernier, un très jeune homme, vérifie des informations sur un appareil portable. Il semble être en charge de confirmer l’identité des passagers avec les données fournies par la police française.
Audrey, Erine, Camille, Thibault et Fabien échangent des regards confus. Dans leurs yeux, surprise et appréhension. Ils obtempèrent silencieusement et suivent les quatre hommes, laissant derrière eux la file d’attente et les sous-entendus des autres voyageurs.





