
Indien des mers est un conte initiatique et poétique qui nous emmène voyager chez les Indiens Kunas de l’archipel des San Blas au Panama, entre traditions et modernité. Une histoire universelle d’amour et de filiation.
INDIEN DES MERS
9782490313402
C'est un fils qui revient chez lui, dans l'archipel des San Blas, chez les indiens kunas du Panama, après des années d'exil en quête de saveurs et de couleurs. Il retrouve sa mère et les siens, mais a laissé une femme de l'autre côté des mers, et cette femme-là est plus qu'une nouvelle saveur.
A travers la voix des indiens Kunas, et la découverte de leur culture et de leurs traditions, nous sont contés par le Fils, la Mère et la Femme, les thèmes universels de l'amour et de la filiation.
Un conte initiatique et poétique qui nous emmène voyager au loin, et au plus près de chacun de nous.
Quel futur pour soi et pour l’humanité si l’on oublie ses racines et son lien à la nature ?
Comment tracer son propre chemin ?
Indien des mers questionne le fragile équilibre entre traditions et modernité, exil et retour, continuité et rupture. Entre fidélité aux racines et quête d’avenir, tout est question de choix dans ce parcours initiatique.
Les voix du Fils, de La Mère et de La Femme, se succèdent, se mêlent, se font écho, pour raconter la séparation, les retrouvailles, les non-dits, les douleurs et les joies, les doutes et les espoirs.
Le Fils revient chez lui, dans les San Blas, après des années d’exil et de voyages, en quête de saveurs et de couleurs. Il retrouve sa mère et les siens, mais a laissé une femme de l’autre côté des mers, et cette femme-là est plus qu’une nouvelle saveur.
Le fils
Aujourd’hui, je me rends sur l’île voisine. Le besoin de me retrouver seul, sans le sel de la mer, sans le groupe qui dilue. Je serpente sur le rio dans le vert qui m’apaise. Le clapotis de mes pagaies accompagne le chant des oiseaux. Il n’y a pas de musique plus harmonieuse. Je me rêve un instant chef d’orchestre de cette nature si belle qui m’entoure et qui me comble. Là, des femmes affairées à leur lessive chatoyante. Les sabourétés étalés sur les herbes du rivage composent des tableaux imprévus dont je m’imprègne. Là, une petite plage pouvant à peine accueillir ma pirogue sur son sol de graviers. Je m’élance dans l’eau, vide mes poumons et m’allonge tout au fond, là où la fraîcheur de l’eau brûle presque la peau. Je lutte en un futile défi pour moi seul jusqu’à ne plus pouvoir. D’une vive impulsion, je remonte à la surface. Je me réfugie sur ma pirogue ivre d’air et de soleil. Et dans cette ivresse magnifique, soudain je sens sur mon visage ses longs cheveux blonds, je vois ses mains si fines enduire de colophane l’archet plein de promesses, caresser les cordes, les pincer, ondulantes, j’entends sa voix aiguë mais douce fredonner un air pour moi seul. Le chant de la nature et le chant de ma belle se confondent dans une incroyable plénitude. C’est un cadeau que je reçois et qui de si loin pourtant me fait éprouver cet amour comme jamais. Le rio s’écoule. Du bout de mes doigts, je le sens qui file, je mesure son flux. Tout est rythme. L’eau qui clapote, les oiseaux qui chantent, les feuillages qui bruissent. Tout est mélodie. Le temps s’écoule. Me voilà avec toi sur notre terrasse de bois blanc dans ta danse de l’archet. Me voilà sur le sable d’une île lointaine dans les vibrations électros d’une fête de pleine lune… Me voilà frappant des pieds dans les hakas…
D’île en île, porté par les couleurs et la musique, j’ai navigué. J’ai rencontré mes frères indiens par-delà les mers. Indiens du panama, Emberas, Wounaan, Vgobe, Teribes et Bris-bris, entendez-vous le chant de nos frères des Caraïbes et des Amériques ? Tous l’entonnent fièrement à l’unisson pour la nature et pour leurs communautés. Tous connaissent le prix de leur terre et de leurs traditions.
Ici, mes frères Kunas, nous devons encore défendre notre sol et ses richesses. Cette nature malmenée nous menace de nouveaux bouleversements. Nos îles tant convoitées, et que nous conservons vierges et sauvages, ne seront peut-être pas englouties par l’avidité des hommes, mais le seront sûrement par l’avidité des mers. Indiens des montagnes nous avons été, Indiens des mers nous sommes, Indiens des forêts nous serons. De Puerto de Obaldia jusqu’à Punta de San Blas, la forêt équatoriale sera notre refuge, ses arbres seront nos alliés.
Combien sommes-nous sur nos 365 îles ? 50 000 ? 60 000 ? 70 000 ? Moi qui ai visité les archipels du monde je ne connais même pas la trentaine d’îles sur lesquelles nous vivons.
Quel est le point de départ narratif de votre roman, et pourquoi ?
Le voyage en mer est le point départ de l’écriture de ce texte et son point départ narratif. J’ai écrit ce texte suite à deux séjours en immersion chez les Indiens Kunas, lors de deux voyages en voilier dans les San Blas. Le rapport à la navigation et à la mer est donc très important et se pose dès l’incipit, avec la présence de la pirogue, tel un véritable personnage de cette histoire. La pirogue qui glisse, et qui est l’âme de l’arbre coupé pour la façonner.
Selon vous, quel est le cœur de votre roman ?
La question de l’identité est au cœur de ce texte.
Quelle est la teneur de votre héros et pourquoi ?
Est-il courageux ou lâche ? Les départs sont-ils courage ou fuite ? Le besoin de se confronter à l’ailleurs permet de se construire, le besoin de rentrer d’où l’on vient aussi. « Un pied sur terre, un pied sur mer ».
Dans quelle mesure votre texte entre-t-il dans la ligne éditoriale engagée conduite par les Éditions Red’Active ?
Indien des mers s’inscrit pleinement dans la ligne éditoriale responsable et humaniste des Éditions Red’Active. Ce texte met en lumière des enjeux contemporains majeurs : la préservation de la nature et des océans, la valorisation des cultures et des traditions ancestrales, et la réflexion sur le futur de l’humanité. Il allie sensibilité littéraire et conscience citoyenne.
Quelle est l’émotion dominante que vous aimeriez laisser chez le lecteur ?
La contemplation. La capacité d’émerveillement face à la nature qui nous entoure. La sensation de sérénité, des bienfaits de cette reconnexion à la nature. Pour mieux se retrouver, se recentrer.





