
Un faux polar, prétexte à l’évocation des particularités des Marseillais qui amusent l’auteur. Alors ce mort, détesté par tous, n’est ici rien d’autre qu’un tic littéraire, car en cette période anxiogène et troublée, il est important de se distraire…
LA CALANQUE
9782490313587
Une calanque à Marseille…
Une poignée de calanquistes y passent des journées fort tranquilles, sur des rochers, au soleil, au bord de la mer.
Des personnages hauts en couleur, sortis de la « pauvre tête schizophrène » d’un auteur incontournable de cette étrange cité phocéenne.
Sous le cagnard qui cogne déjà, l’ordre établi est soudain troublé par un cadavre flottant sur cette eau pourtant régénératrice.
Dans ce petit polar, Del Pappas nous offre une plongée dans l’âme de cette poignée de Marseillais, ici, sous la Vierge de la Garde qui abrite des excentricités dont l’écrivain ne se lasse jamais.
Un hymne d’amour comme un hommage à cette ville si décriée et à ses habitants trop souvent incompris des « estrangers ».
L’âme des Marseillais peut-elle se dissoudre dans la mer ? Le mort est surtout prétexte à la réalisation d’une galerie de portraits, caricatures des Marseillais les plus authentiques, les plus contradictoires, les plus caricaturaux, les plus drôles…
Un crime a été commis, mais qui en est l’auteur ?
André, le Maire, titre abusivement attribué par l’auteur à celui qui lui paraissait être le plus à même de remplir cette fonction.
La vierge des calanques, bourgeoise sur laquelle fantasment tous les mâles du rocher.
Hamed, le pêcheur.
Doumé, le deuxième pêcheur.
L’Écrivain.
Le Mort.
Bénédicte, la détective.
L’Auguste, le sportif
Le Consul.
Lola, l’assassine.
Ce roman a été, est et sera toujours d’actualité, tant chacun a toujours son interprétation des faits, son prisme, et surtout, sa volonté de le partager et la faculté de croire que c’est lui qui a forcément raison. Tout le monde a un avis sur tout, et rares sont ceux qui laissent place à celui des autres.
Quel est le point de départ narratif de votre roman, et pourquoi ?
Comme souvent, le point de départ, ce sont les Marseillais, car ils sont chers à mon cœur.
Selon vous, quel est le cœur de votre roman ?
Sans conteste, c’est l’âme de Marseille qui se découvre à travers cette galerie de personnages aussi pittoresques et caricaturaux que finalement très authentiques.
Quelle est la teneur de votre héros (héroïne) et pourquoi ?
Mon héroïne principale (car en réalité, ils sont plusieurs) est une véritable caricature de la femme marseillaise, c’est-à-dire aussi orgueilleuse que courageuse, et qui ne s’en laisse pas compter.
Quelle est l’émotion dominante que vous aimeriez laisser chez le lecteur ?
Sans aucune hésitation, joie, gaité et amusement.
L’écrivain (chapitre 3)
Il venait de plus en plus tôt, celui-là.
- Elle est froide ?
Une question rituelle.
- Je ne sais pas, je ne me suis pas encore baigné, mais j’ai vu ce matin sur le site de Météo France qu’elle doit être à 19°.
Un homme rondouillard, un vieux de plus de 70 balais, gentil, mais un peu bouffon. Il venait tous les matins de la Plaine, où il habitait, et repartait à pied, après s’être abondamment baigné. À plusieurs reprises, il était même allé, avec une paire de palmes, faire le tour de l’île de Maldormé. Une dizaine de kilomètres par jour. Trois et demi par trajet, ça fait sept kilomètres aller-retour. Plus les courses dans son quartier, on atteint facilement les dix kilomètres et, avec tout ça, les bains de mer, l’homme était en forme. Les cheveux presque tout blancs, l’œil noir, souriant, affable. Bien entendu, il n’avait pas attendu des années pour annoncer à toute la calanque qu’il était écrivain. Il en était tout fier. Il avait même apporté quelques-uns de ses ouvrages qu’il avait distribués à droite à gauche pour que les gens soient bien sûr de sa fonction au sein de la société. Et, miracle ! Il y en avait même qui les avaient lus. Ou qui l’avaient prétendu.





