
À Nantes, en 1911, Renée et Charles s’aiment follement. La guerre de 14 les sépare, ne laissant que leurs lettres pour maintenir la flamme. Inspirés d’archives familiales, ce roman ravive la mémoire d’un amour pris dans la tourmente de l’Histoire.
LES AMOUREUX DU MONT GOGUET
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En 1911, Marie Charrier, veuve, s’installe avec ses enfants au Mont-Goguet, quartier populaire de Nantes. Renée, l’aînée des fillettes, s’amourache rapidement de Charles : c’est un premier amour brûlant, inconditionnel.
En août 1914, la déclaration de guerre puis la mobilisation les plongent dans la tourmente. Passion, tristesse, les choses que l’on dit comme celles que l’on tait, vont dès lors ne pouvoir s’exprimer qu’au travers d’une correspondance assidue et soumise aux chaos du conflit.
L’amour et la passion peuvent-ils survivre au travers de « simples » lettres lorsque la guerre menace chaque jour de séparer deux êtres qui s’aiment ?
Renée, l’héroïne principale, jeune fille de 14 ans, passionnée.
Charles, le héros principal, est un jeune ouvrier, amoureux intransigeant, patriote, rapidement désabusé et choqué par les horreurs dont il est le témoin.
Marie Charrier, la mère de Renée, pilier de la maison, d’une volonté et une force de travail peu commune.
Paulette, personnage secondaire, la sœur de Renée, douce et gentille, apporte de l’innocence.
Jeanne, la voisine de palier, un peu excentrique, mais qui reste l’amie sincère et fidèle de Marie et de Renée et une bonne conseillère.
Charles Volant, le père de Charles, personnage antipathique, coureur de jupons.
La guerre : S’emparer de la capitale de l’adversaire, penser que la victoire sera rapide, les tranchées, le patriotisme et le don de soi, les blessés, la mort. On retrouve tout cela dans la guerre en Ukraine.
Un article de Maxime Mainguet titré Entre la guerre en Ukraine et la Première Guerre mondiale, une saisissante ressemblance, démontre le mécanisme similaire entre les deux guerres et l’actualité de cette thématique, malheureusement si répandue dans le monde.
Les impacts de la guerre sur la société : Le couple séparé par un conflit qui façonne ses émotions, la solitude des femmes, le traumatisme et la dépression des combattants.
Ce quartier devait son nom à une rue éponyme, fortement pentue, conduisant au sommet d’une colline qui dominait une partie de la ville. Autrefois, le coteau avait abrité un clos de vignes donnant le meilleur vin du canton. Bien avant encore, la rumeur le disait fréquenté par des entités magiques ayant conféré à ce lieu mystère et légendes racontées par les anciens au coin du feu. L’armée franque avait guerroyé à ses pieds et, depuis ce temps, le Mont avait été creusé d’une carrière située entre la rue de Rennes et le quai de Versailles. L’endroit offrait le schiste nécessaire à la constitution des moellons des murs de toutes les maisons de la ville.
Le panorama circulaire qu’offrait la colline en son point culminant se méritait. Depuis ce sommet, les membres tremblant par l’effort fourni lors de la montée abrupte, le promeneur, reprenant son souffle, pouvait admirer un splendide point de vue sur Nantes. Sur la gauche, un pan de mur de roches tranchées, cicatrice de la carrière, descendait vers un jardin boisé. En face, les toits sombres des maisons s’étendaient à perte de vue, dépassés eux-mêmes par la pointe de la flèche des églises qui transperçaient le ciel lourd et grisâtre.
Un dimanche de l’année 1911, une charrette tirée par un mulet grimpa avec peine la côte de la rue du Mont-Goguet. Chargé de meubles, de caisses et de baluchons, l’attelage trahissait de toute évidence un déménagement en cours. Deux petites filles âgées de neuf et onze ans, Paulette et Renée, assises en bout de charrette, laissaient pendre leurs jambes dans le vide. Leur frère aîné, Émile, dirigeait fermement le mulet qu’il tapotait avec un bâton. Sur la chaussée, une femme, d’apparence frêle, suivait la voiture. C’était Marie Charrier, la mère des trois enfants. De son pas ferme et décidé, et malgré des abords vulnérables, elle gravissait la pente. Du haut de ses trente-sept ans, elle semblait encore en bonne forme ayant hérité sa robustesse de son père cultivateur. Ses cheveux toujours aussi soyeux que dans sa jeunesse étaient ramassés en chignon. Munie d’un visage particulièrement typé, Marie Charrier ne possédait pas, à proprement parler, cette beauté classique que chacun remarque. Son teint mat contrastait avec celui de ses filles et ses yeux, d’un bleu foncé, étirés sur des pommettes hautes, surprenaient quiconque posait le regard sur elle. Sans doute un lointain ancêtre, marin au long cours, avait-il ramené de ses voyages dans l’hémisphère nord une épouse asiatique ayant légué ses yeux à Marie qui aimait à jouer de sa différence en portant souvent des cols montants dits « à la Chinoise ». Pour s’aider dans la rude montée, elle s’agrippait au bras de la charrette. L’attelage parvint péniblement au sommet de la rue du Mont-Goguet. Le tintement de vaisselle et les petits cris d’Émile pour encourager le mulet avaient averti les habitants de son passage.
Quel est le point de départ narratif de votre roman, et pourquoi ?
Je commence le texte à la première personne pour expliquer mes liens familiaux avec les personnages du roman et aussi pour raconter comment des lettres écrites en 14/18 sont arrivées entre mes mains. Il était important pour moi de me confier auprès des lecteurs afin qu’ils comprennent qu’il s’agissait d’une histoire vraie. Puis, je débute le véritable récit en 1911 avec l’installation de Marie Charrier dans le quartier du Mont-Goguet, accompagnée de ses enfants. Je plante un décor important : la description de la rue Leglas-Maurice et de ses habitants, lieu modeste qui deviendra à la fois un refuge et un endroit haï par l’héroïne. Cette scène introductive permet de faire apparaitre Renée, très jeune dont le destin amoureux et personnel sera le fil conducteur du roman.
Selon vous, quel est le cœur de votre roman ?
Plus de 200 lettres écrites pendant la Seconde Guerre mondiale révèlent l’intimité d’un couple, tout un faisceau de tensions intimes, un secret à garder à cause des contraintes sociales, des témoignages de bataille, des doutes et la souffrance. Mais le cœur central du roman ou, je dirais, le centre de gravité, est l’amour que se portent les deux personnages, amour qui perdure, même quand tout est chaos autour d’eux. Un acte de foi pour l’amoureuse Renée et un acte de survie pour le soldat Charles Volant.
Quelle est la teneur de votre personnage principal et pourquoi ?
Les deux héros sont jeunes et n’ont en apparence rien d’exceptionnel. À y regarder de plus près, on aperçoit dans le caractère de Charles une détermination et un patriotisme exacerbé. Il avance malgré la peur et la conscience du danger. Et quand la dépression l’atteindra, l’amour qu’il porte à Renée restera sa force et sa boussole.
Renée est très jeune, une femme-enfant, impatiente, intransigeante, égoïste. Pourtant, elle est la gardienne de la flamme du couple. Elle évolue au fil des mois et comprend les conséquences de cette guerre si éloignée de son petit quartier. Elle devient une femme qui soutient l’homme qu’elle aime.
Dans quelle mesure votre texte entre-t-il dans la ligne éditoriale engagée conduite par les Éditions Red’Active ?
Le roman correspond davantage à une littérature de la mémoire. Cependant, le texte apporte une sensibilité et une profondeur affective qui provoque une réflexion sur le destin. Tout lecteur est apte à ressentir cette problématique.
La maison d’édition demande des textes sensibles, profonds, une vision claire et nuancée du temps et des destins. Les Amoureux du Mont-Goguet se rapprochent incontestablement de certaines de ces exigences.
Quelle est l’émotion dominante que vous aimeriez laisser chez le lecteur ?
L’absurdité de la guerre et la fragilité du bonheur.





