
Sur l’île de Santa Marcia, Violaine, une écologue s’attaque aux puissants…, mais jusqu’où peut-on traquer la vérité sans s’y brûler ?
LES TENEBRES DE LA VERITE
9782490313495
Sur l’île de Santa Marcia, la multinationale Palma Oïl, productrice d’huile de palme, règne en maître. Jeune écologue militante envoyée sur place pour évaluer les conséquences environnementales de cette activité, Violaine Avalo découvre rapidement que le consortium cache de sombres secrets, et que le danger menace ceux qui veulent les dévoiler.
Pour faire triompher la justice, elle va devoir s’appuyer sur des alliés, mais aussi se heurter à un passé trouble. Ce voyage sera pour elle une révélation, une confrontation aux ténèbres de la vérité, ces ténèbres qui mettent en lumière l’avidité et le pouvoir aux dépens des valeurs les plus fondamentales.
Corruption, désastre écologique, relations familiales et amoureuses complexes sont au cœur de ce roman à suspense. De sa plume percutante, l’auteure tisse une intrigue captivante et questionne les limites de la vérité et de la justice.
Jusqu’où oserait-on aller pour révéler la vérité ?
Sur l’île de Santa Marcia, Violaine Avalo et ses alliés naviguent au cœur d’un système opaque : corruption politique, prédation mondiale sur les ressources, blessures héritées du colonialisme… et, dans l’ombre, des réseaux de cyberescroqueries qui fissurent les repères entre victime et bourreau. Leur quête de vérité devient une lutte où s’affrontent courage, loyauté et instinct de survie.
Violaine Avalo : écologue engagée, intègre, mais vulnérable. Sa quête de vérité se heurte à ses propres à ses propres contradictions et à un passé familial douloureux qui menace de la déstabiliser.
Joao : militant local, solide et réfléchi. Porteur de la mémoire des luttes contre l’exploitation, il incarne la résistance enracinée dans l’histoire et la culture de l’île.
Issiaka Kouadio : directeur charismatique au passé trouble, figure ambivalente où se mêlent opportunisme, ambition, culpabilité et désir de rédemption.
David Billay : journaliste perspicace, mais ambivalent, partagé entre éthique professionnelle et intérêt personnel. Il rappelle que la vérité n’est jamais univoque.
Alizia Da Carvalho : consule pragmatique, alliée inattendue, prête à bousculer les codes diplomatiques pour faire éclater la vérité.
Urgence écologique et justice environnementale : déforestation, accaparement des terres et destruction des écosystèmes fragilisent des communautés locales. Le débat porte sur la responsabilité des États et des multinationales dans la protection de l’environnement et le respect des engagements climatiques.
Pouvoir et manipulation : corruption politique, réseaux d’intérêts et influence des multinationales mettent en lumière les tensions entre éthique et profit. Les lanceurs d’alerte et la transparence citoyenne sont au cœur des discussions sur le contrôle du pouvoir.
Cybercriminalité et arnaques numériques (« brouteurs ») : les escroqueries en ligne, sentimentales et économiques, provoquent des dommages humains considérables. Les débats portent sur la sécurité numérique, l’éducation et la coopération internationale pour limiter ces fraudes.
Justice sociale et résistances locales : les populations locales luttent contre les abus des multinationales et les décisions institutionnelles injustes. La question de la souveraineté alimentaire et de la défense des droits des communautés face au développement économique global est centrale.
Mémoire coloniale et fractures sociales : les sociétés postcoloniales héritent de déséquilibres économiques et sociaux qui alimentent les inégalités contemporaines. Le débat se concentre sur la reconnaissance historique, la restitution culturelle et les conséquences durables du colonialisme.
Aéroport de Santa Marcia – 17 mars 2023
Violaine sentit une bouffée de chaleur l’envahir lorsqu’elle sortit de l’avion. Elle avait quitté Marseille dans le froid et la grisaille, et se retrouvait soudain sous une moiteur étouffante. Cette ambiance oppressante devenait l’écho de son anxiété. C’était comme si une ombre inquiétante planait sur elle. Excitée et nerveuse à la fois, tentant de se ressaisir, elle aspira goulûment l’air chaud et humide. L’atmosphère fiévreuse la pénétrait, s’infiltrait dans ses pores. La jeune femme savait qu’elle s’engageait dans une mission qui pourrait s’avérer dangereuse, mais elle était déterminée.
Elle avait rendez-vous avec Joao Concalvez, un membre de Sauvons nos îles, une association locale qui s’opposait au projet d’extension d’une exploitation d’huile de palme. C’était un planteur qui cultivait du cacao, du café et des fruits sur un terrain qui lui appartenait. Un homme qu’elle ne connaissait qu’au travers des quelques mails qu’ils avaient échangés, mais déjà, elle était prête à lui accorder sa confiance tant elle l’avait perçu sincère et engagé. Elle espérait le reconnaître grâce à la photo qu’il lui avait envoyée.
Violaine se dirigea vers le terminal en suivant le flot des passagers. Elle ajusta son sac à dos contenant ses affaires personnelles et son matériel de travail : un ordinateur portable, une caméra et une mallette grise en carbone. Elle franchit le contrôle des passeports sans encombre et se rendit au tapis roulant pour récupérer sa valise. Elle savait qu’elle devait être discrète, et même prudente. On l’avait prévenue. Elle n’était sûrement pas la bienvenue sur cette île, du moins, pas aux yeux des dirigeants de Palma Oïl et de ses actionnaires.
Écologue, spécialisée dans la préservation des forêts tropicales, Violaine Avalo était passionnée par la biodiversité et les droits des peuples autochtones. Depuis plusieurs mois, elle suivait de près la situation de Santa Marcia-et-Malora, un archipel qui composait le plus petit pays d’Afrique, au large du golfe de Guinée. Un endroit où la beauté et la misère coexistaient, un lieu où la nature se battait contre les mains avides de l’homme. C’était à Santa Marcia, dénommée « L’île cacao », qu’était implantée l’entreprise Palma Oïl qui prévoyait d’étendre ses plantations de palmiers à huile sur des milliers d’hectares.
Elle se présenterait sous le visage d’une journaliste passionnée par le développement durable. Une façade qu’elle utilisait fréquemment dans le cadre de ses missions. Plusieurs articles publiés dans divers magazines scientifiques lui conféraient une crédibilité certaine. Mais cette fois-ci, elle se demandait si elle serait à la hauteur. Aurait-elle les moyens de lutter contre la folie qui l’entourait, celle des lobbies financiers et des intérêts politiques ? La jeune femme se sentait comme une petite vague dans une mer agitée, incapable d’entrevoir si elle coulerait ou si elle réussirait à atteindre la rive.
Au bout d’un quart d’heure, le ruban noir se mit à déverser un flux de bagages de toutes les couleurs. Elle repéra facilement le sien grâce à son autocollant vert avec le logo de Green Action.
Pas très discret, pour quelqu’un qui cherche à passer inaperçue, se dit-elle. Son cœur se serra. Son intuition s’éveillait, lui suggérant que quelque chose n’allait pas. Mais quoi ? Elle ne commettait pourtant aucun crime, elle venait juste faire une enquête et rien ne disait que Palma Oïl était dans l’irrégularité. Au plus profond de son être, elle pressentit une menace silencieuse.
Quel est le point de départ narratif de votre roman, et pourquoi ?
Le roman naît de la volonté de raconter une intrigue à la fois humaine, politique et sociale, où les enjeux écologiques s’inscrivent dans un contexte plus large. L’histoire prend racine dans la mission d’une jeune écologue engagée, plongée au cœur d’un système où les multinationales, la corruption politique et les enjeux économiques façonnent le destin des populations locales. Ce point de départ m’a permis d’explorer les rapports de pouvoir, les choix moraux et les dilemmes intimes qui surgissent quand la vérité se heurte aux intérêts économiques et politiques.
Selon vous, quel est le cœur de votre roman ?
Le cœur du roman réside dans la confrontation entre éthique et profit, vérité et mensonge, et dans la manière dont les personnages naviguent dans un système complexe, où intérêts industriels et politiques s’entrelacent. C’est aussi une exploration des répercussions personnelles de ces enjeux, à travers la psychologie et les choix de Violaine et d’autres personnages centraux comme Issiaka, dont le passé trouble et les ambitions soulignent les zones grises de la morale et du pouvoir.
Quelle est la teneur de votre héros (héroïne) et pourquoi ?
Violaine est une héroïne intègre et déterminée, mais elle n’est pas seule. Le roman met en scène plusieurs personnages principaux aux motivations nuancées, comme Issiaka, charismatique et ambigu, dont le passé et les dilemmes moraux alimentent l’intrigue. À travers eux, j’ai voulu montrer que la lutte pour la vérité et la justice est complexe, semée de contradictions, et que les choix personnels ont des conséquences sur le plan social, politique et environnemental.
Dans quelle mesure votre texte entre-t-il dans la ligne éditoriale engagée conduite par les Éditions Red’Active ?
Les Ténèbres de la vérité s’inscrit pleinement dans l’esprit de Red’Active : un roman à la fois intense et accessible, où la tension narrative rencontre la réflexion humaine. Il explore des enjeux contemporains – écologiques, politiques et sociaux – tout en plongeant le lecteur dans les dilemmes moraux et les conflits intimes des personnages. C’est un texte qui interroge, dérange et invite à la réflexion.
Quelle est l’émotion dominante que vous aimeriez laisser chez le lecteur ?
Je souhaite semer un trouble, susciter la réflexion et déranger subtilement. Le lecteur est plongé dans le suspens, mais invité à interroger ses propres certitudes sur la morale, le pouvoir et la responsabilité. L’émotion dominante oscille entre tension, empathie pour les personnages et prise de conscience des enjeux qui traversent notre monde.