
Antoine rencontre Jeanne. Il est paumé, elle est jolie.
Ils décident de ne pas faire autrement que de s’aimer.
Comme ceux qui ont tellement peur qu’ils cherchent une réponse partout.
Comme ceux qui aiment trop pour le dire.
Antoine va vivre les étapes les plus immenses de sa vie.
En essayant de rester libre.
UNE SIMPLE HISTOIRE DE CUBE
9782490313440
Quelque peu blasé et habité de questionnements intérieurs, Antoine, musicien, se laisse aller à suivre le cours de son existence. Mariage pour se sentir « grand » par opposition à « petit », parcours de PMA parce qu’on ne peut pas ne pas avoir tout essayé, naissance de leur enfant marquant le début d’une phase de vie à géométrie multiple, mort du père à qui il ne sait pas dire les choses, liaison avec Jeanne qu’il ne sait garder faute de vouloir s’engager, nouvelle rencontre... Ainsi va son histoire, tandis que s’égrènent des standards musicaux qui lui font écho.
Quand le cynisme ne suffit plus à le protéger, Alexis Bringuier aime laisser sa part « autistique » prendre le relais. C’est celle-ci qui lui fait voir le monde comme des Legos qu’on empile et emboîte et qui l’a poussé à résoudre les différents Rubik’s cubes le plus rapidement possible pour cesser de réfléchir. C’est d’une écriture sincère et pleine d’humour qu’il a choisi de traiter ce grand vide auquel nous renvoie le regard que l’on porte sur soi-même.
Ils étaient face à ce grand mystère des adultes :
À quel moment peut-on se dire qu’on s’aime bien ?
« Tu fais quoi dans la vie ? » tentait-elle.
« J’essaie de comprendre le monde. »
Antoine : Pianiste de profession, Antoine (prénom choisi en hommage à Saint Exupéry) explore le monde, la vie intérieure et extérieure avec les oreilles, la tête, le cœur et le corps.
Jeanne : Sa rencontre avec Antoine la mène vers la vie de l’amante d’un homme marié. Elle dégage une immense confiance notamment en utilisant son humour dévastateur.
Brad/Bruno : Le prof de sport de la salle de gym où Jeanne et Antoine se rencontrent. Il brille de tous ses excès et amène la légèreté du ridicule qu’il apporte malgré lui.
Capucine : La femme d’Antoine. Aussi discrète que présente sans être actrice. Un modèle de bienveillance est de douceur.
Amaury : Le fils de Capucine et Antoine. Vient mettre Antoine face à ses questions d’homme et de père.
Marianne : L’avocate du parc qui aimerait vivre une aventure avec Antoine.
- Infertilité : FIV, PMA, accouchement diffile
- Médecine : Cancer, Deuil
- Couple : Mariage, parentalité, infidélité
Il se leva pour se rhabiller. Il était nu et ce n’était pas son fort. Ce qui venait de se passer était évident. Il avait presque eu le temps de ne pas trop réfléchir à ce qu’ils faisaient. Pour commencer, il avait fallu digérer un nouveau lieu.
L’appartement de Jeanne n’avait aucun sens. Il ne menait vers rien. Au dernier étage de cet immeuble pas vraiment chic, en fin de tout. Un cul-de-sac. Tout était de passage : les meubles, la déco, les cartons, la locataire. La vie de célibataire conduit souvent à cette attente du faire. On se retient pour après, on se réserve pour quand on sera avec la bonne personne, au bon endroit. Antoine le savait. Il savait aussi que, bien souvent, le bon endroit et la bonne personne ont une durée de vie très limitée. Quand ce moment existe un peu.
C’est étonnant de constater qu’après, il est beaucoup plus évident de se dire que ce n’était pas la bonne personne, celle avec laquelle on avait envie de vivre ou de faire des enfants.
Jeanne vivait dans un appartement sans but. Un profil Facebook. Il y avait des phrases type « punchlines » rigolotes au mur. Des photos d’humour potache et des tableaux de rien. Une flèche montrait la porte d’entrée, ou plutôt de sortie de l’appartement. Il y était inscrit : « Le bonheur, c’est par là ».
Ça lui rappelait les toilettes de son grand-père avec des slogans aussi brillants que créatifs sur les joies de la défécation. Elle n’avait pas quatre-vingts ans, n’avait pas fait la guerre. C’était une femme, elle était jeune, belle, brillante et elle était seule. Elle vivait à une époque où vivre en ayant besoin de l’autre était autant une honte, une preuve de faiblesse, qu’une nécessité. Alors, comme depuis le début, elle avait trouvé l’humour comme remède à la vie. Surtout quand ce n’est pas drôle.
— T’es sûre de ce qu’on fait ?
La culpabilité phallique post-coïtale additionnée à celle de l’odieux mâle infidèle qu’il venait de devenir prenait le pas sur la magie.
— Ben oui, assez. Des vidéos que j’ai pu voir, on est bons. Enfin, les trucs vont là où ils doivent aller. Sauf erreur de ma part.
Elle semblait tellement détachée.
Quel est le point de départ narratif de votre roman, et pourquoi ?
Antoine rencontre Jeanne par hasard dans un club de sport. Ni elle ni lui ne semblent rechercher quoi que ce soit de particulier. Leur relation adultère peut-elle se résumer à une simple histoire de sexe ?
Selon vous, quel est le cœur de votre roman ?
Ce roman musical n’apporte pas de réponse, mais beaucoup de questions. L’approche philosophique et psychanalytique est centrale et simplement présentée au travers des saynètes que chaque chapitre enchaine dans une chronologie volontairement non clarifiée. La question de fond qui accompagne le roman pourrait se poser ainsi : « Comment fait-on pour être un homme ? Un mari ? Un papa ? Une femme ? Une maman ? Une épouse ? ». Et plus profondément et simplement, en reprenant notre part d’enfant : « Papa, Maman, c’est quoi le bien ? C’est quoi le mal ? »
Quelle est la teneur de votre héros et pourquoi ?
Antoine est un antihéros. Un objet ouvert aux transferts dont il est l’objet. Antoine ne recherche pas de sympathie ou de détestation. Il essaie de faire du mieux qu’il peut, comme chacun d’entre nous. Avec ce que la vie lui a donné, ce qu’il montre, ce qu’il essaie de dissimuler et ce qu’il a choisi de laisser sous silence. Il a choisi de mettre sa pudeur à des endroits où il est plus commun de se divulguer… et vice et versa !
Antoine ne parle pas à d’autres de sa femme, de la réalité de leur relation, comme il ne parle pas d’argent, de voiture ou de son travail. Antoine regarde la vie sans matérialité. On ne sait pas à quoi il ressemble, où, ni quand se déroulent les événements. Il croit aux émotions, à l’équilibriste qu’il lui faut être pour tenir. Il croit que sans excès, la vie n’a pas de sens.
Il sait aussi que les excès sont insupportables et destructeurs.
Mais il ne peut pas faire autrement que de les vivre… dans cette ambivalence systématique et quasi immédiate qu’il tente péniblement de dissimuler derrière une apparente désinvolture.
Dans quelle mesure votre texte entre-t-il dans la ligne éditoriale engagée conduite par les Éditions Red’Active ?
Mon roman s’adresse à tous ceux qui se questionnent. Il explore les parts profondes de chacun au travers du regard du psychanalyste que je suis. Ce livre laisse souvent des pages cornées, des phrases soulignées, surlignées. J’aime le percevoir comme un manuel ou un livre dont vous êtes le héros.
Quelle est l’émotion dominante que vous aimeriez laisser chez le lecteur ?
Il y a, je l’espère, beaucoup d’émotions diverses à vivre au travers de ce roman. La musique proposée dans chaque chapitre est un outil de lecture à ne pas négliger. Je suis heureux de voir des lecteurs admirer Antoine autant que le détester. Je suis heureux de voir les lecteurs vivre des émotions qui, parfois, leur sont peut-être compliquées de prime abord. Le roman est volontairement tourné vers les émotions et le ressenti, aussi, je serais heureux que le lecteur ressorte de la lecture de ce roman avec des questionnements et des ouvertures.





